Well, well well... En tant que très grand fan de Muse je n'ecrirais rien, l'album ne le merite même pas. Je vais vous copier une critique très juste.
Trois ans après "The Resistance" Muse reviens avec "The Second Law", leur sixième album studio. Avec sa production envahissante, ses sonorités pop lissés, ses nombreux emprunts mal dissimulés, avec son nouveau cap pour conquérir de nouvelles terres, "The resistance" est l'album qui permis au trio britannique de cartonner dans le monde entier, confirmant la brèche ouverte avec "Starlight". De fait "The Resistance" était aussi l'album de la rupture avec le public des premières années, tant le groupe n'était, au mieux, que l'ombre de lui même. "The second Law" était donc autant attendu que redouté. Tuons le suspens immédiatement, "The second Law", est la confirmation que "The Resistance" n'était pas un accident mais bien une orientation délibérée et assumée du groupe.
La première chose qui frappe en écoutant "The 2nd Law" c'est sa disparité.
Tout d'abord dans la qualité des morceaux... et pas la peine d'aller très loin pour s'en apercevoir.
"Supremacy" à la lourde charge d'ouvrir l'album. Avec son riff heavy bien gras, son couplet aux rythmiques martiales murmurés, l'impressionnante voix de Bellamy balançant le "Supremacy" au refrain, sa chevauchée finale.... d'emblée le titre frappe par son potentiel en live. Un premier contact qui laisse l'audience pleine d'espoir. Malheureusement la production trop lourde dessert quelque peu la chanson. L'ajout de trompettes pour accompagner les accelerations confère un aspect parodique pour le moins dérangeant. Autant cela marchait à la perfection sur "Knights of Cydonia" autant ici ça tranche trop avec l'atmosphère pesante recherchée par le titre. Un bon titre d'entame mais l'espoir a ceci de beau qu'il est, par nature, fugace.
En effet dès le second titre Muse fait le grand plongeon avec "Madness" qui reste le grand moment de honte de "The Second Law". De la purée insipide et putassière dans laquelle se mélange les pires idées que Matt Bellamy ait jamais eu. Au delà du chant ridicule, les instruments ont tous l'air de se faire chier. De la batterie qui fait un "ploc" toutes les 3 secondes à la basse qui sonne comme un synthé anémique, il n'y a strictement rien à sauver. Inutile de dire que la chanson cartonne en radio tant les standards de médiocrité actuels sont scrupuleusement respectés.
L'étron "Madness" laisse place à "Panic Station", une chanson funk. Oui du funk, dans un album de Muse... dis comme ça c'est effrayant mais c'est probablement l'une des rare chanson à sauver de l'album. Avec sa rythmique sèche et dansante, sa basse louvoyante et son chant entrainant "Panic Station" accroche assez vite l'oreille. Bien sûr la chanson dissimule mal son inspiration de "Another One Bites the Dust" mais le refrain est d'une efficacité redoutable et la ligne de basse à le mérite de rester dans la tête. La petite surprise de l'album tant on n'attendait pas le groupe sur ce terrain là.
En trois chanson on remarque que la disparité de "The Second Law" ressemble à une absence totale de cohérence. En effet sur treize chansons et pratiquement on a autant d'univers musicaux. En soit ce n'est pas forcément un problème, s'enfermer dans un genre est parfois pire que d'oser expérimenter, mais l'impression d'écouter un disque qui bouffe à tous les râteliers, parce qu'il ne sait pas où il va, est prédominante. Cette sensation de fourre-tout est renforcée par une identité musicale de plus en plus ténue. Plus encore que dans "The Resistance" la bande à Matt Bellamy emprunte, recycle, recrache des portions entières d'autres artistes sans se les approprier pleinement.
Comment, par exemple, ne pas rester dubitatif en écoutant "Follow Me", sorte d'hymne dance-mièvre qui renvoie autant à de la techno-pop-fm ringarde des années 90 qu'à la période contemporaine de U2 (la pire donc) ? Le type même du tube impersonnel et racoleur.
Il y a bien sûr "Survival", premier single de l'album et chanson officielle des Jeux Olympiques de Londres 2012, qui chasse allègrement sur les terres de Queen en proposant quelque chose de très grandiloquent. Un morceau particulièrement sur-produit avec son accumulation de sons, de choeurs, d'ambiances à la limite de l'écoeurement. On croirait entendre une relecture de "United States of Eurasia", le premier single de "The Resistance". Pas de quoi se relever la nuit donc. Le présence de Queen ne s'arrête pas là. De "Supremacy" à "Panic Station" en passant par "Madness", les rares solos de guitare disséminés dans l'album sont tous sous l'influence de Bryan May.
Au milieu l'album a énormément de mal à exister, que ce soit avec le tandem "Explorers"/"Big Freeze" ou avec le duo "Save Me"/"Liquid State" on nous sert de la soupe dont il est bien compliqué de retenir quoi que ce soit. Avec "Explorers"/"Big Freeze" Bellamy prépare une tambouille inoffensive et pompeuse dans la droite lignée de "The Resistance". Rien à dire, rien à retenir, ça sort aussitôt que ça rentre.
Pour "Save Me"/"Liquid State" la différence vient du fait que c'est Chris wolstenholme qui passe les plats. Voir le discret bassiste du groupe propulsé frontman pour 2 chansons est une curiosité autant qu'un motif d'espérance tant Matthew Bellamy semble perdu pour la cause depuis un moment. Il est amusant de constater que ces 2 morceaux bénéficient d'arrangements plus discrets que le reste de l'album, que ce sont les 2 compositions qui s'orientent le plus vers un rock traditionnel. Las, les bonnes intentions ne suffisent pas. "Save Me" est une balade délicate mais trop longue et plate pour vraiment laisser un souvenir. De son côté "Liquid State" ressemble à n'importe quelle chanson rock bidon passant à la radio. Le riff de basse est rapide mais peu inspiré, la guitare est anecdotique au possible, la batterie en pilotage automatique et la voix de Chris se révèle d'une extrême banalité. Dans les 2 cas ce ne sont pas des chansons abominables, juste des chansons qu'on n'écoutera que par hasard, avant de les oublier.
De cette matière cosmique primitive émerge tout de même "Animals" dont le délicat riff monté en épingles successives arrive enfin à véhiculer une certaine émotion dans cet album qui fleure bon le pré-fabriqué. Un sursaut plus qu'une vraie reprise en main.
Alors que l'on plonge dans la dernière ligne droite de "The Second Law" difficile de ne pas être embarrassé en écoutant "The 2nd Law : Unsustainable". C'est une rencontre grotesque entre Hans Zimmer (On croirait réellement entendre le thème du Nolan-verse de Batman) et du dubstep tendance Skrillex bas de gamme (déjà que du Skrillex haut de gamme...). Un morceau-concept qui ne fonctionne tout simplement pas, coincé qu'il est entre la caricature épique et le bruit fatiguant. "Unsustainable" se veut comme le premier mouvement d'une nouvelle mini symphonie "The 2nd Law : Unsustainable" est suivie de "The 2nd Law : Isolated system". Un morceau qui se veut angoissant, mélancolique et entêtant... aux accents là encore très cinématographique. On pense notamment à Underworld, le groupe évidemment, pas le navet réalisé par Len Wiseman. Un second mouvement pas désagréable mais qui manque clairement de puissance ou de lyrisme pour offrir un final digne de ce nom.
Un bouquet final qui résume finalement bien l'album, "The Second Law" est une sorte de montagne russe musicale oscillant entre abîmes de médiocrité (voir pire, comme en témoigne l'horrible "Madness") et rares sommets plus inspirés. Trois bonnes chansons sur treize ça fait tout de même peu, très peu, trop peu. C'est d'autant plus insuffisant qu'aucune ne touche, ne frôle, n'effleure, le génie. Il existe parfois des albums médiocres sauvé par le génie écrasant d'une composition inoubliable... "The Second Law" n'est clairement pas de ceux-là.
"The Second Law" est un album qui part dans toutes les directions mais qui ne va nul part, un empilement désincarné de chansons qui n'ont pas grand chose à nous dire. C'est un supermarché musical dans lequel on fait ses courses mollement, on y trouve de tout mais les produits manquent de saveurs. Plus que jamais le navire Muse vogue est en mode pilotage automatique sur les eaux claires de la pop commerciale et sans intérêt. Muse est mort, vive Muse... ou pas, malheureusement.